Alors que les entreprises du secteur automobile font face à une pression croissante du marché, il devient urgent pour les acteurs du secteur d’adapter leur stratégie d’entreprise. Les investisseurs demandent davantage de transparence, les régulateurs renforcent les exigences en matière de reporting, les clients demandent toujours plus de transparence, et les employés attendent davantage de leur lieu de travail. Dans ce contexte à forts enjeux, comment les organisations peuvent-elles se structurer pour relever efficacement ces défis ?
De nombreux fabricants d'équipements d'origine (OEM) ont réagi en s'engageant à atteindre des émissions nettes nulles (Net Zero) afin de se conformer à ces nouvelles exigences. Nos recherches ont révélé une dichotomie entre les OEMs : la moitié d'entre eux visent des émissions nettes nulles d'ici 2040, tandis que les autres étendent leurs objectifs à 2050. En revanche, nous avons noté peu de différences substantielles dans les plans d’actions publiées par ces deux groupes, ce qui laisse à croire que ces plans méritent encore d’être affinés.
De plus, une observation critique émerge de nos résultats : pour atteindre ces objectifs ambitieux de Net Zéro, l’industrie dans son ensemble devra être profondément disruptée, d’un point de vue technologique comme organisationnel. Malgré cela, les investissements annoncés jusqu'à présent dans le domaine de l'environnement, du social et de la gouvernance (ESG) ou de la durabilité ne semblent pas suffisamment importants pour réaliser ces ambitions.
En parallèle, les pressions exercées sur les entreprises sont multiples. L'opinion publique en est une : par exemple en boycottant les véhicules importés pour préférer ceux qui sont produits localement. Les régulateurs, quant à eux, renforcent encore les exigences en matière de reporting, notamment sur la divulgation des objectifs et de la progression des plans d’action. Ainsi, la concurrence au sein de l'industrie ne porte plus seulement sur la qualité et supériorité technologique des produits, mais aussi sur le niveau d'ambition concernant les objectifs d’émissions Net Zéro ainsi que la transparence de la chaîne d'approvisionnement. A présent, les OEMs sont soit des "leaders" ou "suiveurs", et il s’agit de pouvoir se ranger du bon côté. De plus, les employés sont de plus en plus en recherche de sens dans leur travail, et les clients sont de plus en plus exigeants concernant les informations collectées en amont dans le cadre de leurs propres exigences de reporting et ambitions. Les investisseurs exercent également une pression accrue en matière de transparence ESG, demandant aux entreprises de rendre compte précisément de la mise en œuvre de leurs plans d’actions et prendre des décisions d'investissement en connaissance de cause.
Pour mitiger l'impact de ces disruptions, les OEMs doivent être proactives dans leur compréhension du paysage réglementaire. Elles doivent définir des objectifs clairs, prendre le contrôle de leurs données et tracer la voie à suivre pour atteindre ces objectifs. La clé est de fixer des objectifs intermédiaires actionnables et d'y allouer suffisamment de ressources. Finalement, il est primordial de s'assurer que leur structure organisationnelle est bien dimensionnée et adaptée à l'objectif visé.
Nous avons développé des outils sur lesquels les entreprises peuvent s'appuyer comme notre méthode d’évaluation du niveau de préparation aux changements règlementaires et en atténuer les effets. Cette approche globale permet d'évaluer la situation actuelle, de fixer des objectifs et de suivre les progrès de manière personnalisée, afin de s'assurer non seulement de la conformité des OEMs mais également de leur positionnement pour un avenir durable.